De l'Oligarchie propre
Certains parleraient d'une "drôle d'époque". "Drôle" ne serait pas le terme que j'utiliserais. "Enchevêtré" semblerait plus pertinent.
Il y a un peu plus de 50 ans, un type a écrit:
« Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur. »
Aujourd'hui, il apparait clairement que regarder dans le passé peut dévoiler de belles choses, mais peut aussi s'avérer effrayant.
L'instauration d'un système unique de pensée ne date pas d'hier à vrai dire. Aussi lointain que nous apparait l'histoire des idéologies politiques, la prise de pouvoir d'un petit nombre sur un plus grand nombre semble inhérent à toute forme d'institution. Jusqu'ici, rien d'anormal, et je dirais même plus, rien d'inquiétant. Fut une époque où l'Agora constituait un idéal, mieux, un objectif. Aujourd'hui, cette Agora s'avère bafouée.
L'historiographie littéraire nous enseigne la non-neutralité de l'écriture. Celle-ci s'avère de par son essence même orientée. Aussi, chaque jour, et inlassablement, on part à la chasse à l'information comme on partirait à la recherche du Saint Graal: "quand trouverais je enfin une information qui ne soit pré-machée, et pré-digérée et aussitôt déféquée par l'AFP"?
En ces temps troublés, il est de plus en plus difficile de se faire une opinion. Aussi, la non convergence des idées et le débat serait à la base de la démocratie non? Et pourtant, chaque médias semble s'entretenir avec ses concurents directs quant aux questions d'actualités. La presse d'opinion se fait rare, et de "l'Action Française" à "égalité et réconciliation", il n'y a qu'une différence de caractères.
On est alors en droit de se demander si nous sommes en train d'assister à la mort de presse, une mort qui ne serait dû, comme on tend à nous le répéter, de par la fin des journaux papiers, de par le "non engraissement" de ces cercles d'actionnaires toujours plus avides et de moins en moins humains, mais plutôt de par la chute de la pertinence journalistique.
Une info qui, encore une fois (et ça me fend le coeur de le dire), se fait de moins en moins indépendante. Il semble que dans nos démocraties actuelles, de l'asservissement à la "liberté d'expression", il n'y est qu'un pas.
Ainsi, je tenterais dans ce modeste scan de faire un condensé des informations les plus sex', des plus grosses aux moins habiles, à travers des sources quotidiennes facilement exploitable: le monde, le figaro, libé, etc...
Après tout, si l'on vit de ce que l'on obtient, ne construit on pas sa vie sur ce que l'on donne?
